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Réforme de la politique de santé

Mes propositions pour endiguer la hausse des prix de nos assurances maladie.
Mesdames, Messieurs, à mon tour de vous saluer et vous remercier d’avoir fait le déplacement du côté de Montoz et du restaurant Le Grimm.
Ce matin, je souhaite m’attarder sur une thématique qui nous préoccupe toutes et tous et qui chaque année plombe, en plus de toutes les taxes que nous avons le budget des familles et de chaque citoyenne et citoyen de ce pays.
Je nomme bien entendu sans mauvais jeu de mots nos « chères » primes d’assurances maladie dont on va d’ici la fin de la semaine nous annoncer la douloureuse et désormais traditionnelle augmentation.
Force est de constater que pour le moment, nous râlons chaque année, mais personne ne semble vouloir trouver de solution ou remettre le système à plat. Le système actuel est devenu une véritable usine à gaz.
La loi sur l’assurance maladie (LAMal) a atteint ses limites et ne permet plus une gestion efficace et transparente du système de soins.
Les coûts globaux ne sont plus maîtrisés (représentant actuellement 12 % du PIB) et les modifications apportées à la LAMal ne parviennent pas à contrôler l’évolution des coûts. En réalité, les récentes modifications par le politique sont principalement superficielles, en grande partie à cause de l’influence non négligeable des différents groupes de pression qui empêchent un véritable débat de fond.
Contrairement à ma collègue de parti Nathalie Rickli, Conseillère d’Etat responsable de la santé à Zürich, je ne souhaite pas abolir l’assurance maladie obligatoire, mais nous devons avoir un débat urgent.
Ses déclarations chocs ont eu pour avantage de susciter et d’ouvrir le débat au niveau national.
Je ne souhaite pas non plus comme l’ont proposé certains partis de gauche reporter ces charges sur les entreprises. Notre système de santé ne fonctionne plus, il s’emballe, il est à bout de souffle.
Les hôpitaux et les médecins sont rémunérés à l’acte, ce qui crée insidieusement un problème de (sur)consommation et de (sur)production.
Les différents acteurs de la santé ne sont pas prêts non plus à se mettre à table pour repenser le système. La diminution du catalogue des prestations reste un tabou aujourd’hui.
La joie du fédéralisme ne facilite pas non plus une vision claire du système.
Il est regrettable de constater que c’est à nouveau la population qui pâtit de cette inaction et qui paie in fine l’addition.
Comment peut agir la politique dans ce système cloisonné?
La politique est responsable de la répartition du financement, des exigences administratives à l’égard des prestations et des fondements pour une numérisation réussie. Mais son bilan dans ces domaines est maigre, je dirais même plus catastrophique.
En matière de financement, la participation aux coûts n’a pas ou peu été adaptée depuis 2004, ce qui a exacerbé le problème du tiers payant. Pour la transition numérique, la politique a totalement raté le démarrage.
La charge administrative s’en ressent. Selon une enquête représentative de la Fédération des médecins suisses (FMH), le corps médical des hôpitaux doit consacrer aujourd’hui 20 % de son temps de travail à des tâches administratives, contre 15 % il y a neuf ans.
Grâce à notre représentant au Conseil-exécutif, Pierre-Alain Schnegg et son esprit visionnaire, au groupe Suisse Médical Network et à l’assurance Visana, notre région va dès le 1er janvier prochain proposer une nouvelle solution avec un projet innovant pour la région en mettant en place le système des soins intégrés.
Cette nouvelle prestation aura pour objectif de ne pas créer des actes médicaux, mais de maintenir la population en bonne santé et de mieux soigner grâce à l’intégration des soins et la mise en réseau des partenaires.
Cela devrait permettre à terme de réduire les coûts de fonctionnement sans influer sur la qualité des prestations.
Nous avons des problèmes de personnel important. Croire que cela va à l’avenir changer se trompe. Il est urgent et important que nous mettions en place une politique novatrice dans ce domaine.
J’ai récemment lu une proposition émanent de Monsieur Jan Von Overbeck notre ancien médecin cantonal bernois qui propose d’initier une constituante pour la gestion de la santé et je souhaite vous faire part de cette vision à laquelle je peux adhérer et m’associer.
Je souhaiterais que les futurs élus à Berne ai le courage d’initier ce projet. Cela permettrait de redéfinir les conditions-cadres de la santé avec pour objectif est de changer de perspective et de passer d’une loi de financement des soins (LAMaL) à une nouvelle loi sur la gestion de la santé.
La complexité et la fragmentation du financement ont atteint un niveau tel qu’il est désormais impossible d’avoir une vision d’ensemble et d’exercer des contrôles efficaces.
Chaque assureur propose son propre modèle de primes et d’assurance, ce qui rend le calcul des primes opaque. Depuis de nombreuses années, il est demandé de rendre les modèles plus transparents voire de les uniformiser pour l’AOS (assurance obligatoire des soins) et redéfinir l’étendue du paquet de base des prestations, mais ni les assureurs ni l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) n’ont répondu à cette demande, par exemple en ce qui concerne l’importance des réserves et leur utilisation. De plus, l’absence d’un dossier électronique du patient (DEP) performant signifie qu’il est impossible d’évaluer l’adéquation des soins, ce qui empêche une évaluation coût-bénéfice.
Depuis plusieurs années, le Parlement procède à de nombreuses révisions mineures qui ne résolvent en rien les véritables problèmes. Plus graves encore, les modifications courageuses et innovantes se heurtent à de nombreux blocages de la part des groupes de pression impliqués.
Une nouvelle loi-cadre est nécessaire pour une gestion efficace de notre système de soins, en particulier pour exploiter les synergies latentes, intégrer les évolutions de la médecine (par exemple, transition de la médecine aiguë à la prise en charge des maladies chroniques) et contrôler le financement du système. Cette nouvelle loi devrait avant tout répondre aux besoins des citoyens, plutôt qu’à ceux des prestataires de soins ou des financeurs.
La création d’une assemblée constituante dédiée à la santé présente l’avantage de pouvoir redéfinir la méthode de gestion des soins (dont les coûts représentent actuellement 12 % du PIB) s’appuyant sur les besoins et la volonté de la population. Dans un deuxième temps, cette assemblée serait en mesure de formuler une nouvelle loi sur la gestion de la santé. Face à la situation actuelle de blocage, ce processus peut se dérouler en parallèle du processus législatif. Une fois les propositions finalisées, elles pourraient être intégrées aux discussions parlementaires en vue de l’élaboration d’une nouvelle loi sur la gestion de la santé.
Je vous remercie pour votre attention.